Telle est la constatation horrifiée que fait Yona, 13 ans, à sa grand-mère qu’elle appelle Babie, lorsqu’elles se déshabillent toutes les deux pour se mettre en maillot.
Susie Morgenstern raconte dans ce court texte les quelques jours de vacances qu’elle passe en Corse avec sa petite-fille, chez des amis de longue date. « C’est évident : je l’ai amenée avec moi par erreur, par culpabilité –il faut quand même de temps en temps … grandmerder. »
Avec sa langue savoureuse, abondante, généreuse, elle aborde les relations entre générations, la difficulté qu’elle a parfois à parler avec Yona, qui ne peut se séparer de son portable, le sang d’encre qu’elle se fait lorsque cette dernière part faire une promenade en mer, les codes qui ne sont pas les mêmes entre elles, les espoirs qu’elle nourrit pour cette adolescente douée. Elle parle aussi d’elle bien sûr, de son vieillissement, de son envie de rester une femme, d’aimer encore et d’être aimée, de sa vie passée en Amérique lorsqu’elle-même était adolescente, de son mari disparu trop tôt, de son travail d’écrivain …
Ce monologue est à l’image de son auteure : vivant, drôle, tendre, inventif, porteur d’espoir sur les êtres et sur la vie.
Susie Morgenstern raconte dans ce court texte les quelques jours de vacances qu’elle passe en Corse avec sa petite-fille, chez des amis de longue date. « C’est évident : je l’ai amenée avec moi par erreur, par culpabilité –il faut quand même de temps en temps … grandmerder. »
Avec sa langue savoureuse, abondante, généreuse, elle aborde les relations entre générations, la difficulté qu’elle a parfois à parler avec Yona, qui ne peut se séparer de son portable, le sang d’encre qu’elle se fait lorsque cette dernière part faire une promenade en mer, les codes qui ne sont pas les mêmes entre elles, les espoirs qu’elle nourrit pour cette adolescente douée. Elle parle aussi d’elle bien sûr, de son vieillissement, de son envie de rester une femme, d’aimer encore et d’être aimée, de sa vie passée en Amérique lorsqu’elle-même était adolescente, de son mari disparu trop tôt, de son travail d’écrivain …
Ce monologue est à l’image de son auteure : vivant, drôle, tendre, inventif, porteur d’espoir sur les êtres et sur la vie.
EXTRAIT :
Dans ces moments, je prie je ne sais pas qui, mais une
prière articulée, profonde, grave. Que toute sa vie soit ainsi : joyeuse,
enthousiaste, passionnée, énergique, qu'elle participe, qu'elle résiste,
qu'elle avance, qu'elle distingue le bien et le mal, qu'elle sache ce qu'elle
veut, qu'elle y aille, qu'elle laisse sa marque, qu'elle connaisse l'amitié,
l'amour, qu'elle remplisse la promesse de ce bon cerveau dans ce corps parfait,
qu'elle s'épanouisse, qu'elle jubile, qu'elle partage, qu'elle soit stimulée,
qu'elle lise, qu'elle écrive, qu'elle continue à jouer sa musique divine,
qu'elle se rende utile, qu'elle fasse sa contribution, qu'elle se perpétue,
qu'elle cherche, qu'elle trouve, qu'elle console, qu'elle aide, qu'elle soit
aussi aidée, qu'elle pousse, qu'elle se pousse, qu'elle soit éblouie par la
vie. Je suis toutes les bonnes fées en une seule, sa bonne étoile, son
ange-gardien ... et son trouble-fête.
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