Merci Maman pour cette bonne idée !
Quelques extraits :
"Alors que leurs prédécesseurs se réunissaient dans des classes ou des amphis homogènes culturellement, ils étudient au sein d'un collectif où se cotoient désormais plusieurs religions, langues, provenances et moeurs. Pour eux et leurs enseignants, le multiculturalisme est de règle. Pendant combien de temps pourront-ils encore chanter, en France, l'ignoble "sang impur" de quelque étranger ?"
"Ils sont formatés par les médias, diffusés par des adultes qui ont méticuleusement détruit leur faculté d'attention en réduisant la durée des images à sept secondes et le temps de réponse aux questions à quinze, chiffres officiels; dont le mot le plus répété est "mort" et l'image la plus représentée celle de cadavres."
"Sans que nous nous en apercevions, un nouvel humain est né, pendant un intervalle bref, celui qui nous sépare des années 1970. Il ou elle n'a plus le même corps, la même espérance de vie, ne communique plus de la même façon, ne perçoit plus le même monde, ne vit plus dans la même nature, n'habite plus le même espace. Né sous peridurale et de naissance programmée, ne redoute plus, sous soins palliatifs la même mort. N'ayant plus la mème tête que celle de ses parents, il ou elle connaît autrement. Il ou elle écrit autrement. Pour l'observer, avec admiration, envoyer, plus rapidement que je ne saurai jamais le faire avec mes doigts gourds, envoyer, dis-je, des sms avec les deux pouces, je les ai baptisés, avec la plus grande tendresse que puisse exprimer un grand-père, Petite Poucette et Petit Poucet. Voilà leur nom, plus joli que le vieux mot, pseudo-savant, de "dactylo"."
"Inventé par Saint Paul, au début de notre ère, l'individu vient de naître ces jours-ci. De jadis jusqu'à naguère, nous vivions d'appartenances : français, catholiques, juifs, protestants, musulmans, athées, gascons ou picards, femmes ou mâles, indigents ou fortunés ..., nous appartenions à des régions, des cultures, rurales ou urbaines, des équipes, des communes, un sexe, un patois, un parti, la Patrie. Par voyages, images, Toile et guerres abominables, ces collectifs ont à peu près tous explosé.
Ceux qui restent s'effilochent.
L'individu ne sait plus vivre en couple, il divorce; ne sait plus se tenir en classe, il bouge et bavarde; ne prie plus en paroisse. L'été dernier, nos footballeurs n'ont pas su faire équipe; nos politiques savent-ils encore construire un parti plausible ou un gouvernement stable ? On dit partout mortes les idéologies : ce sont les appartenances qu'elles recrutaient qui s'évanouissent. (...) Cela dit, reste à inventer de nouveaux liens."
"Je répète. Que transmettre ? Le savoir ? Le voilà, partout sur la Toile, disponible, objectivé. Le transmettre à tous ? Désormais tout le savoir est accessible à tous. Comment le transmettre ? Voilà, c'est fait."
"Face à ces mutations, sans doute convient-il d'inventer d'inimaginables nouveautés, hors les cadres désuets qui formatent encore nos conduites, nos médias, nos projets noyés dans la société du spectacle. Je vois nos institutions luire d'un éclat semblable aux constellations dont les astronomes nous apprennent qu'elles sont mortes depuis longtemps déjà."
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