mardi 19 février 2013

220 satoris mortels

220 satoris mortels : un livre qui serait l'envers de toute histoire. Pas de personnage identifiable, pas de narrateur, pas de récit linéaire. Et pourtant : des visages, des corps, des situations, des moments de crise, du désir, et même du suspens (que se passe-t-il au juste ? chance ou malchance ? dans quel sens tourne le vent ? comment cela va-t-il se finir ?). Des instants se succèdent qui sont autant de basculements dans l'espace indistinct qui se tient à l'arrière-plan de toute histoire.

Le genre de petites phrases qui vous trottent longtemps après dans la tête. Des illustrations dont on voudrait se saisir ... c'est tout l'effet produit par ce recueil que je garde près de mon chevet.
Merci Sylvie !

Succession de micro expériences verticales, moments de repos infini ou d'angoisse, collection d'instants charnières où le temps et l'espace semblent se jouer de nous.
220 bascules dans l'ordre des jours et le désordre des affects ;
220 pertes de soi pour une plus grande présence de tout ;
220 faux souvenirs, comme autant de trouées au travers de la perception familière ;
220 occasions d'ajouter d'autres vies à la sienne ;
220 opportunités de dénicher de nouvelles dimensions en germe dans le pathos terreux de la dépression ordinaire ;
220 façons de s'en sortir contre toute attente, quand il ne semble plus y avoir d'issue possible.


Pour cela le dessin (central) forme une clé au même titre que le texte (minimal). De l'un à l'autre, du dessin au texte et du texte au dessin, ce qui se joue est la possibilité de lier toujours différemment ce qui n'a initialement pas vocation à l'être. Et, partant, de délier certaines attaches où l'on se laisse si facilement attraper si l'on n'y prend garde.




Satori (japonais 悟り satori ; chinois :悟 wù) est un terme du bouddhisme zen qui désigne l'éveil spirituel. La signification littérale du mot est « compréhension ».Satori est une expérience spirituelle ; elle décrit le foudroyant déclic de l'illumination bouddhiste. Si celle-ci est difficile à décrire pour un non initié, l'approche intellectuelle est facilement accessible. Il suffit d'imaginer Archimède dans sa baignoire qui découvre la fameuse poussée du même nom : " Eureka ! ". Il expérience un processus cognitif dont la violence s'apparente à une illumination. Tout à coup, l'incompréhensible s'illumine devant l'éclair de l'esprit. C'est un processus soudain, dont l'instantanéité contraste avec la lourdeur d'une explication verbale. D'un coté la certitude qu'un petit canard en plastique sera irrémédiablement poussé à la surface quand on le plonge dans son bain, et de l'autre ce lourd exposé : " tout corps plongé dans un liquide subit une poussée proportionnelle au volume de liquide déplacé. " En savoir plus ...

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